Source: 20
Minutes France
Courage, respect, honnêteté, humilité, intégrité pour assurer
un environnement sain… La firme Monsanto
est aujourd’hui en contradiction avec les valeurs énoncées dans
sa charte éthique. Spécialisée dans la biotechnologie
végétale, la compagnie est au cœur d’un scandale de pollution
chimique révélée lundi par «The
Guardian».
Agent Orange au
Pays de Galles
Selon le quotidien britannique, «des preuves attestent que Monsanto
a payé des entrepreneurs pour enfouir des centaines de tonnes
de déchets hautement toxiques tout en connaissant les risques
de contamination pour l’environnement et les habitants de la zone».
Un enfouissement réalisé il y a trente ans et dont les effets
néfastes se feraient encore sentir aujourd’hui, dans les nappes
phréatiques et l’air, selon l’Agence
pour l’environnement britannique qui a annoncé dimanche avoir
ouvert une enquête. Dimanche, la firme
a répondu aux accusations du «Guardian» dans communiqué laconique,
affirmant avoir «informé ses entrepreneurs de la nature des déchets
enfouis».
«Le Guardian», citant un rapport gouvernemental, affirme que
67 agents chimiques, dont le tristement célèbre Agent
Orange créé par la firme durant la guerre du Vietnam, ont
été décelés dans des carrières poreuses du pays de Galles. La
carrière de Brofiscin, située sur les hauteurs du village de Groesfaen,
près de Cardiff, a ainsi commencé à émettre des vapeurs en 2003.
A l’époque, la véritable nature de ces émissions avait été dissimulée
à ces habitants.
Douglas Gowan, expert en pollution qui a rédigé le premier rapport
officiel sur la carrière de Brofiscin en 1972 après le décès par
empoisonnement de neuf vaches d’une ferme locale, affirme que
«les autorités sont au courant de ce qui se passe depuis des années
mais n’ont rien fait. Il existe non seulement des preuves de négligence
et d’incompétence, mais également de dissimulation.»
Révélations sur
les activités de Monsanto
Les nouvelles informations sur les activités de Monsanto au Royaume-Uni
dans les années 60 et au début des années 70 émanent de documents
classés aux Etats-Unis et de notes internes de la compagnie. Ils
témoignent que la firme savait, depuis 1965, que les PCB (diphényles
polychlorés, fabriqués sous la marque Aroclor et principalement
utilisés comme retardateur de flamme) s’accumulent depuis trente
ans dans le lait maternel, les fleuves, les poissons et fruits
de mer et dans les plantes et pâturages.
Un document démontre même qu’en 1953, des tests sur des rats
se sont conclus par la mort de plus de la moitié d’entre eux.
Malgré cela, la production de PCB s’est poursuivie et Monsanto
a enfoui ses déchets contenant des PCB dans le sud du Pays de
Galles jusqu’en 1977.
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